Une enquête menée entre mars et juin 2025 par le Service de l’innovation sociale et de l’économie sociale et solidaire de la Direction du Développement Economique de la Région Bretagne confirme le rôle clé des associations bretonnes dans le dynamisme économique du territoire. Non seulement les associations nourrissent le tissu culturel et social, mais elles contribuent également à la vitalité économique de la Région.

Les associations bretonnes, moteurs de l’économie locale
Ce constat avait déjà été pointé du doigt lors des « rendez-vous de la Relocalisation », organisés par l’agence Bretagne Next (ex-Bretagne Développement Innovation) en juin dernier. Arnaud Toudic, Conseiller régional de Bretagne délégué à la vie associative, l’affirmait alors :“La Bretagne avec ses quelques 80 000 associations est une terre d’engagement et de solidarité. Le monde associatif doit être considéré comme un acteur économique à part entière et pourtant, il s’agit encore d’une économie invisible et peu valorisée. C’est pourquoi le CESER (Conseil économique social et environnemental) a diligenté une étude pour mesurer l’impact des pratiques économiques des associations bretonnes. Le résultat est sans appel : les habitudes d’achat des associations sont en général exemplaires et cela représente des produits et biens achetés en local et des emplois non délocalisables (environ 107 000 en Bretagne).”
72 associations répondantes représentent 9 millions d’euros d’achat
Parmi les 205 associations sollicitées, 72 ont répondu, soit un tiers du panel. Leurs champs d’action couvrent la culture (25 %), l’économie (15%), le sport (14 %), le social (11 %), l’éducation (8 %), l’environnement (7 %), mais aussi la santé ou l’entraide. La majorité agit à l’échelle régionale (50 %), suivie du niveau local ou intercommunal (42 %).
Au total, les 72 associations répondantes ont réalisé près de 9 millions d’euros d’achats en 2025. Une somme qui illustre leur poids économique, au-delà de leur rôle social et citoyen.
Un ancrage territorial fort
L’étude révèle que 70 % des dépenses sont effectuées en Bretagne, dont 45 % directement au niveau local (communes et intercommunalités). Preuve que les associations privilégient la proximité dans leurs choix de fournisseurs. D’ailleurs, 92 % d’entre elles affirment prendre en compte la provenance de leurs achats dans leurs critères de choix.
Les grandes structures, locomotives de la consommation locale
Le poids économique varie selon la taille des associations :
- Les petites, sans salarié, représentent 346 000 € d’achats, dont 30 % en local et 61 % en Bretagne, hors local.
- Celles employant entre 1 et 3 ETP concentrent 1,86 M€ d’achats, avec 35 % en local et 41 % dépensés dans la région Bretagne (autre que local)
- Les plus grandes, avec 4 ETP et plus, génèrent à elles seules 6,75 M€ d’achats, dont 47% en local et 20% réalisés en Bretagne.
En valeur, plus la taille de l’association est grande, plus elle soutient l’économie locale.
Des difficultés de moyens
Malgré ces chiffres encourageants, les associations signalent des freins : manque de temps, absence de ressources dédiées à la comptabilité, difficulté à rassembler les données financières. Autant d’obstacles qui compliquent la valorisation complète de leur impact.
Terre d’engagement
La Bretagne est une terre d’engagement. Selon une autre enquête menée par l’association Recherches et Solidarités, environ 700 000 bénévoles se consacrent à une association, dont 280 000 à 300 000 de manière régulière. Un Breton sur quatre est donne son temps à une association.
Ce tissu associatif breton fait preuve d’une grande vitalité : « entre 2023 et 2024, la région a enregistré une augmentation du nombre d’associations deux fois plus élevée que la moyenne nationale ». Les jeunes participent à cette dynamique puisque 26% des 15-34 ans sont bénévoles, contre 23% des plus de 65 ans.
Le secteur associatif breton représente donc un enjeu économique et social fort. Sur les quelque 75 000 associations du territoire, une association sur 10 est une structure employeuse, ce qui représente plus de 100 000 salariés en Bretagne qui consomment majoritairement de façon locale créant ainsi une boucle de rétroaction vertueuse.