Basée à Vannes depuis 2023, TEMO a révolutionné le marché des moteurs électriques pour navires de plaisance en 2018 grâce à une politique bâtie autour du « fabriqué en France », un service de proximité et l’ambition de bénéficier au territoire. Fondée en 2018 à Nantes, l’entreprise s’est fait une place dans le paysage des motoristes jusqu’à ambitionner de conquérir le marché américain.

Prendre le sillage des mobilités électriques et appliquer leurs préceptes au nautisme de plaisance. Justine Perussel et Alexandre Seux ont fait ce pari en 2018 en créant TEMO. Tous les deux plaisanciers, leur activité les amène à avoir la conviction que le futur de la motorisation de plaisance serait électrique. « Quand nous avons vu le boom des vélos ou trottinettes électriques, nous avons constaté que cette énergie amenait une simplicité d’usage, resitue Justine Perussel. Pour accélérer la transition vers l’électrique dans la plaisance, il fallait démarrer sur des puissances et des embarcations légères. L’électrique prend tout son sens car elle va accompagner les bateaux avant ou après des sorties en mer où la voile reste la propulsion principale. À cette époque, peu de moteurs électriques étaient proposés sur le marché. Les rares disponibles étaient assez surdimensionnés, lourds et compliqués à installer. »
Depuis le départ, des partenaires locaux pour accompagner TEMO
La jeune entreprise se distingue en concevant le TEMO.450, un moteur de 450W. Son atout par rapport à la concurrence ? Son poids, seulement 5kg. “C’est idéal car il est facile à manier et il permet de faire sa sortie en mer sans contrainte. Nous n’étions pas ingénieurs de formation et pourtant, ce modèle a eu un succès immédiat.” Depuis son lancement, 5 000 exemplaires du moteur ont été vendus.
Même si elle a pu surprendre ses créateurs, cette réussite s’explique notamment par la qualité des composants et leur provenance. L’ADN de TEMO est empreint d’un savoir-faire local. “Historiquement, l’entreprise est née à Nantes et dès le départ, nous nous sommes entourés de partenaires et de fournisseurs locaux. Nous nous sommes rendu compte que nous étions entourés d’experts de leur domaine, des designers industriels, des bureaux d’études mécatroniques et des structures d’accompagnement. Cela nous a donné une bonne dynamique pour démarrer. Nous essayons de concevoir des produits à haute valeur ajoutée en France, faire grandir nos équipes en interne mais aussi celles des prestataires externes pour créer de l’emploi grâce à cette dynamique territoriale.”
TEMO a pu s’appuyer sur un écosystème nautique important en France pour se faire une place dans le paysage des motoristes. L’entreprise s’est lancée dans la conception et la fabrication du TEMO.1000, un moteur plus puissant et destiné à des annexes plus grosses ou des petits voiliers. Là encore, l’objectif est d’augmenter la part de matériaux fabriqués en France.
“Bien sûr, cela représente un coût supplémentaire, tempère Justine Perussel. Mais cela s’accompagne ensuite d’un service client et d’un suivi qualité de proximité. Les matériaux sont robustes, ont une grande durabilité et une grande réparabilité. Produit en France et en Europe, c’est bien, mais il faut que cela répondre à un degré d’exigence et de fiabilité élevé.” Aujourd’hui, 68,6% des composants des moteurs de TEMO proviennent de France, 72,8% d’Europe et 47.6% de Bretagne (selon l’Indice breton de l’achat local).
Un déménagement au cœur de la Bretagne Sailing Valley
Toujours dans cette logique d’être au plus près de ses clients et partenaires, TEMO a mis le cap, en 2023, vers Vannes, où elle y a établi son siège, au cœur de la Bretagne Sailing Valley, l’un des berceaux mondiaux du nautisme. “Ce déménagement répondait à l’ambition de monter en compétences techniques et pour le développement de notre gamme de moteurs. Nous y avons vraiment un pied dans l’eau, même si Nantes reste près de la mer. Nous y sommes au contact d’une grande partie de nos clients, que ce soient les plaisanciers, mais aussi les chantiers navals pour qui nous développons une gamme de pods qui restent à poste.”
Dans la préfecture morbihannaise, l’entreprise peut s’appuyer sur 450m² de locaux intégrant le département commercial, le bureau d’études et la partie R&D, et l’atelier d’assemblage où sont fabriqués le TEMO.1000 et ces pods. “Nous avons un bassin où les moteurs sont éprouvés et testés, toujours dans cette optique d’avoir un suivi qualité.”
Le label Origine France Garantie en guise de consécration
En ce début d’année 2025, TEMO a obtenu la certification Origine France Garantie (OFG). Une consécration pour Justine Perussel et Alexandre Seux. “Depuis le départ, nous avons toujours communiqué sur cet aspect fabriqué en France. Cette certification fait la différence dans un marché très concurrentiel. C’était la problématique de TEMO de démontrer la valeur ajoutée qui se ressent dans le prix de nos moteurs (1 590€ pour le T450, 2 900€ pour le T1000). Cela valorise l’aspect premium de nos équipements, en termes de services, de réactivité, de proximité. Ce label nous aide à prouver cette valeur ajoutée et cela concrétise notre engagement industriel, cette dynamique de territoire et d’emploi très forte.”
En août 2024, TEMO a créé sa filiale aux Etats-Unis, un autre marché d’importance pour la plaisance et où, là aussi, les plaisanciers accordent une valeur particulière au Made in France.