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Achats publics : en Bretagne, un levier puissant pour relocaliser et transformer durablement

Le 25/08/25

En Bretagne, la commande publique poursuit ses efforts de transition écologique et de soutien au tissu économique local. À travers le SPASER (Schéma de Promotion des Achats Socialement et Écologiquement Responsables), et avec des initiatives comme Bretagne Relocalisons, la Région a initié une trajectoire à long terme au service des Bretonnes et des Bretons. 

Uzenat

Une stratégie régionale structurée pour une commande publique d’impact 

« La région Bretagne a adopté en décembre 2022 son nouveau schéma de promotion des achats socialement et écologiquement responsables. Un programme extrêmement ambitieux pour la période 2023-2025 », explique Simon Uzenat, conseiller régional en charge de l’achat public. 

Avec ce SPASER, la Région entend utiliser ses 330 millions d’euros d’achat annuel comme un véritable levier de transformation. Parmi les objectifs phares : 

  • 80 % des marchés attribués à des entreprises bretonnes à fin 2025, 
  • 100 % des contrats intégrant des critères environnementaux dès 2023, 
  • 50 % des marchés comportant une clause sociale à la fin de l’année.

« Ce n’est pas juste un effet d’annonce. Ce sont des mesures ambitieuses pour permettre à l’ensemble des territoires bretons et des filières économiques bretonnes de continuer à se développer dans un dialogue gagnant-gagnant avec la collectivité », insiste Simon Uzenat. 

Du granit breton aux cantines locales : des résultats concrets 

« Prenons l’exemple la filière du granit breton qui a communiqué en novembre 2024 son étude sur le coût réel (TCO) versus le coût facial. Cette étude démontre que le granit étranger reviendrait en réalité beaucoup plus cher aux collectivités locales que son concurrent breton.  La filière, labellisée IGP, a développé une démarche particulièrement vertueuse pour faire en sorte que les ressources locales soient toujours mieux valorisées », rappelle Simon Uzenat. 

Cet exemple illustre parfaitement l’ambition du SPASER : soutenir les filières locales, encourager l’innovation (ici avec la labellisation IGP), et réduire l’empreinte carbone en limitant les importations de matériaux. 

Autre illustration : la restauration collective. La Région a créé, avec les départements bretons, la centrale d’achat Breizh Achats et prévoit un allotissement « millimétré » pour permettre aux producteurs locaux d’accéder aux marchés publics, en particulier dans les lycées. Un moyen de soutenir l’agriculture locale tout en favorisant une alimentation saine et durable. 

Et pour aller plus loin, par exemple au lycée maritime d’Étel, la Région innove en intégrant des critères de sélection environnementale dans les appels d’offres. Une première en Bretagne — voire en France — pour « flécher les entreprises bretonnes par des critères qualitatifs et durables », souligne Simon Uzenat. 

Ce sont des mesures ambitieuses pour permettre à l’ensemble des territoires bretons de continuer à se développer dans un dialogue gagnant-gagnant avec la collectivité 

Simon Uzenat

Conseiller régional délégué à l’achat public et aux projets alimentaires territoriaux

Une commande publique transparente et collective 

Le SPASER est aussi un modèle de gouvernance partagée. Il a été coconstruit avec l’ensemble de l’écosystème breton, dans une logique de concertation et d’amélioration continue. « La relocalisation, commence par cela : travailler avec l’ensemble des acteurs locaux sur les politiques publiques que nous mettons en œuvre », affirme Simon Uzenat. 

Avec l’Observatoire des données de l’achat public, la Région jouer la carte de la transparence. Les données sont partagées, les résultats mesurés, et des indicateurs précis permettent de suivre l’évolution des pratiques. 

Relocalisation et commande publique : deux leviers complémentaires 

Le SPASER, offre un cadre clair, cohérent et volontariste, pour accélérer les dynamiques sur le territoire. Il prévoit notamment de : 

  • Cartographier les achats et les fournisseurs bretons, 
  • Travailler à la spécification des matériaux locaux dans les cahiers des charges, 
  • Former les prescripteurs à la logique de relocalisation 

La commande publique est en effet un levier essentiel pour recréer de la valeur localement et renforcer la résilience économique des territoires.  

Mené en parallèle, le projet Relocalisons.bzh vise à promouvoir l’achat local au sein des entreprises grâce à plusieurs outils d’accompagnement.  

Dans cette logique, acteurs publics et privés œuvrent pour créer un écosystème régional où l’économie de proximité devient un choix stratégique. 

Acheter local, penser global : Pordic s’engage en faveur des fournisseurs locaux 

À Pordic, la commande publique illustre concrètement l’impact d’une politique d’achats locaux.

Plus de 75 % des marchés sont attribués à des entreprises bretonnes, majoritairement situées dans les Côtes-d’Armor, pour un total de près de 9,1 millions d’euros injectés dans l’économie régionale. Cette orientation stratégique réduit les transports, limite l’empreinte carbone et renforce la vitalité économique du territoire. Les fournisseurs de villes voisines comme Ploufragan, Lamballe ou Saint-Brieuc sont particulièrement sollicités, témoignant d’une volonté claire de privilégier la proximité.

En consolidant les circuits courts et en soutenant l’emploi local, Pordic démontre que la commande publique est un levier majeur de développement durable. Son action s’inscrit pleinement dans la dynamique régionale Relocalisons.bzh, qui vise à renforcer la souveraineté économique bretonne. 

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